En tant qu’éditeur de logiciels, pourquoi faites-vous appel à des start-ups comme icanopée ?

Nous avons une culture de l’intégration de « briques logicielles » complémentaires lorsque nous sommes confrontés à des sujets très pointus qui ne relèvent pas de notre cœur de métier. A savoir les dossiers « résidants » ou « usagers » puisque nous sommes spécialistes du domaine médico-social. Nos clients sont soit des structures de type « Ehpad » (Etablissements hébergeant des personnes âgées dépendantes) soit des établissements ou services qui accompagnent des personnes en situation de handicap.

Notre expertise concerne donc le dossier de soins, le dossier médical, l’aspect éducatif, l’animation, les activités, bref tout ce qui tourne autour du résidant ou de l’usager. Notre application intègre aussi une dimension médicale importante comme des fonctionnalités de prescription, d’ailleurs nous sommes certifiés « logiciel d’aide à la prescription » (LAP), par la Haute Autorité de Santé. Nous sommes également hébergeurs de données de santé au niveau « full web » et nous hébergeons les applications de nos clients.

Combien de clients cela concerne-t-il ?

Aujourd’hui 2500 établissements utilisent nos logiciels, dont environ 800 ont opté pour la solution « full web », les autres – essentiellement dans le secteur des Ehpad – étant sur un logiciel plus ancien baptisé PSI, avec une architecture « client-service » classique installée en établissement. Nous avons d’ailleurs travaillé avec icanopée sur ces deux solutions à travers leurs logiciels « Efficience » et « DmpConnect ».

Nous avons donc une culture de l’intégration dans notre écosystème de « briques » complémentaires chaque fois que c’est nécessaire, en faisant appel à des sociétés très pointues dans ces domaines. En revanche, notre contrainte est de bien les intégrer en marque blanche, c’est-à-dire que c’est Solware Life qui délivre un service global et non l’addition de plusieurs fournisseurs. Le dossier médical partagé proposé par Solware intègre donc de la technologie icanopée.

Qu’est-ce qui vous a convaincu de faire appel à icanopée ?

Nous avons, dès notre premier contact avec eux, trouvé des gens extrêmement pro sur ce sujet. Ils le maîtrisent sur le bout des doigts, aussi bien au plan technique qu’au niveau du métier et de la réglementation. Nous nous sommes longtemps interrogés quant à savoir si nous devions développer nous-mêmes la DMP compatibilité, comme l’ont fait certains de nos confrères. Mais nous avons décidé de ne pas le faire parce qu’il est très délicat de suivre les contraintes réglementaires sur de tels sujets. Nous avons déjà la nécessité d’investir en permanence pour coller à l’évolution du besoin, alors si en plus nous devions gérer le DMP, ça deviendrait compliqué !

Au-delà du professionnalisme et de l’excellente maîtrise du sujet, nous avons trouvé chez icanopée des solutions techniques qui nous ont permis d’aller très vite et d’avoir un « time to market » très court. Aussi bien Efficience que DmpConnect sont des outils prêts à l’emploi, donc pour PSI nous avons intégré Efficience en frontal dès 2016, c’est-à-dire que l’utilisateur se connecte à Efficience pour interopérer  avec PSI. C’était la solution la plus simple, la moins coûteuse et la plus rapide à mettre en œuvre et cela a fonctionné très bien et très vite avec un interfaçage bidirectionnel efficace entre Efficience et PSI. Ensuite nous nous sommes attaqués à Easysuite, l’application full web hébergée, et là nous avons fait le choix d’intégrer DmpConnect aussi bien en création qu’en alimentation en données des profils mais pas en consultation. Nous avons évidemment mis en œuvre en amont les règles de vigilance qui s’imposaient. Là aussi, le soutien technique d’icanopée s’est avéré très pointu et très efficace. Nous n’avons pas été confrontés à la moindre difficulté d’intégration et, très vite à l’issue du premier niveau d’intégration, la totalité des critères était remplie.

Nous y sommes revenus ensuite dans un deuxième temps, en apportant des améliorations et des évolutions pour répondre à certains niveaux d’exigence et là aussi icanopée nous a bien aidés, parfaitement accompagnés. C’est donc pour nous techniquement très satisfaisant.

Comment voyez-vous le déploiement du DMP en 2018 ?

D’une façon générale, s’il n’y a pas de financement, les établissements ne le prendront pas. Au début, nous avons été un peu naïfs en pensant que nos clients allaient se ruer dessus… mais en fait pas du tout ! Cela fait plus d’un an que le module DMP est disponible pour PSI et nous avons dû en déployer une quinzaine… malgré un marketing, des mailings et des relances auprès de nos clients. Les établissements médico-sociaux n’ont déjà pas beaucoup d’argent, s’il n’y a pas d’incitation, ils ne mettront pas 2500 ou 3000 € pour un outil dont ils ne savent même pas en quoi il leur sera utile. Il faudrait que soit mis en place un équivalent de la ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique, prévue pour les médecins) à l’échelle des établissements. Il y a bien des financements concernant l’hôpital numérique, pour les établissements sanitaires, la ROSP pour la médecine de ville… et au milieu, le secteur médico-social regarde passer les trains mais ne voit rien venir à son niveau pour la modernisation des systèmes d’information. D’ailleurs, toutes les fédérations qui représentent les organismes gestionnaires réclament à corps et à cris au ministère l’équivalent d’un « plan hôpital numérique » pour le médico-social. Or, le système du DMP ne se déploiera que s’il y a financement…

 

Propos recueillis par Gil Beucher pour  © 2017

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