Intégration du DMP et de l’INSi

Editeur de logiciels et société de maintenance informatique, AXILA, basée à Tours (37), a pour clients des établissements de santé qui utilisent son logiciel de dossier médical. Il s’agit d’établissements de psychiatrie, de soins de suite (SSR) et EHPAD. Nous avons interrogé Edouard Videgrain, son directeur général, à propos de l’accès au DMP et de l’Identifiant national de santé (INSi).

Axila a-t-elle déjà intégré l’alimentation du DMP ?

Oui, et c’est d’ailleurs de cette façon que nous avons découvert icanopée. En effet, nous avions prévu de développer nous-mêmes le connecteur DMP. Mais nous avons alors rencontré deux types de problèmes : le premier confinement au mois de mars dernier qui nous a quelque peu perturbés, ainsi que le CNDA qui a eu du mal à nous envoyer les cartes de tests et en parallèle nous avons été confrontés à un problème de plateforme de développement qui était aussi en difficulté au même moment. Confrontés à l’échéance du programme HOP’EN qui bute sur le 31 décembre concernant le prérequis DMP, nous avons assez vite compris que nous n’aurions pas le temps d’aller au bout du développement. Nous avons donc changé notre fusil d’épaule et cherché à intégrer un EAI pour le DMP et nous avons choisi icanopée et son DMP Connect.

Etes-vous satisfait de ce choix ?

Tout à fait car l’outil est simple à intégrer et il est bien documenté, ce qui est très important pour le développement. C’est appréciable de ne pas avoir à appeler tout le temps icanopée pour savoir comment on doit faire. Nous avons mis deux mois pour obtenir l’attestation de conformité DMP (première étape de l’homologation), ce qui est assez rapide. L’outil marche bien et propose des fonctionnalités intéressantes, notamment la conversion des fichiers PDF dans le format spécifique nécessaire à l’homologation. En fait, c’est le module d’icanopéequi assure directement la conversion, ce qui est un petit plus appréciable.

Après un seul « rejeu » (demande de complément d’information par le CNDA), nous avons pu passer à l’étape des tests techniques de l’homologation (dernière étape). Cette étape est largement allégée par l’emploi du connecteur icanopée (seulement quelques tests à effectuer) et nous avons obtenu l’homologation à la première présentation.

Comptez-vous ensuite aller vers la consultation du DMP ?

Notre premier objectif a été atteint : être prêts pour le programme HOP’EN. Actuellement nous proposons uniquement la création et l’alimentation du DMP, c’est le premier palier. Mais pour les utilisateurs, ce sera l’objectif à terme. Ce sera certainement très pratique par la suite mais nous en sommes pour l’instant à la phase de mise en place.

Concernant l’intégration du téléservice INSi, comment procédez-vous ?

Nous gérons déjà l’INS à travers le DMP puisque nous devons utiliser l’INS dans le module DMP Connect pour communiquer. Cela constitue d’ailleurs une grosse partie de l’homologation. La deuxième obligation, l’obtention de l’INS par le téléservice INSi, au 1er janvier, consiste à obtenir l’INS du patient en temps réel à travers l’API.

La solution que nous allons retenir sera celle du module d’icanopée à travers lequel nous effectuerons notre homologation en tant qu’intégrateur.

Et qu’en est-il de l’aspect « identito-vigilance » ?

Au sein-même d’AXILA, nous avons déjà toute une série de contrôles permettant d’éviter de créer des doublons, notamment dans le logiciel de facturation. L’INSi va nous permettre de lire l’INS du patient et, au moment de l’importer dans la fiche du patient, nous pourrons effectuer une étape supplémentaire d’identito-vigilance : contrôler qu’il n’y a pas plusieurs fois le même patient avec les mêmes traits dans la base avant de valider l’importation de l’INS.

N’est-ce pas, parfois, un mille-feuille de contraintes ?

Disons que c’est le bon choix d’avoir lancé le dossier médical partagé. Mais que les débuts ont été chaotiques. Après 15 ans de gestation, la CNAM a pris en main le projet. J’ai assisté à la naissance du projet DMP. Les premières réunions avec les établissements de santé ont commencé en 2008. C’était l’époque du mail sécurisé. Tout cela a tourné en rond pendant des années mais, aujourd’hui, on sait très bien que la raison majeure est de réaliser des économies. L’idée est bonne mais la mise en œuvre à l’échelle d’un pays, c’est forcément compliqué et long.

Propos recueillis par Gil BEUCHER

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