Au sein de la Direction nationale des systèmes d’information de l’ADMR (aide à domicile en milieu rural), nous avons interrogé Laurent Duranton, directeur des études et de l’Innovation, en charge avec deux chefs de projets de décliner les grands chantiers liés à la santé. Gabrielle Aussel et Véronique Morel, se sont partagé les projets du DMP, de l’Identifiant National de Santé ainsi que de la messagerie sécurisée.

Le numérique en santé modifie-t-il considérablement le fonctionnement de l’aide à domicile ?

Gabrielle Aussel : Bien sûr, l’outil numérique accompagne et change la pratique professionnelle, notamment au niveau des échanges de données et de l’identification des patients avec l’INS.

Quels sont, pour vous les enjeux de cet Identifiant National de Santé ?

Gabrielle Aussel : Il s’agit surtout de nous inscrire dans la dynamique du numérique en santé du plan « Ma Santé 2022 ». On sait que l’INS a aussi l’avantage de prendre en compte de manière unique un patient, ce qui veut dire que l’on partagera des données de santé sans avoir de doublons par le biais de notre système d’information national.

Véronique Morel : L’INS représente le pré-requis du référencement de santé qui est le socle d’un déploiement plus vaste comme le DMP. C’est en quelque sorte la clef de voûte. D’ailleurs, notre directeur des Systèmes d’Information, Jérôme Zoïs, est très axé sur le développement optimal de ces outils numériques. Cela nous permettra également de pouvoir raisonner en tant que plateforme qui consolide les données entre différents acteurs dans des parcours plus complexes pour les patients. La forme de ces plateformes est encore en cours de réflexion.

Qu’est-ce qui vous amené à opter pour la solution proposée par icanopée ?

Laurent DURANTON : Nous avons commencé par nous intéresser à icanopée pour son système DMP Connect. Nous avons remarqué qu’une extension INS était proposée. Il nous a semblé judicieux d’uniformiser les deux solutions pour être sûrs de leur compatibilité. Ce système répond entièrement à notre besoin car nous allons proposer à nos utilisateurs un outil complet dans un délai rapide. Nous avons décidé de prioriser l’INS car il est obligatoire pour pouvoir accéder au DMP mais nous menons bien ces deux projets en parallèle.

Véronique Morel : j’ajouterai que icanopée est assez reconnue au niveau des institutions par rapport à l’homologation. Cela nous permet de travailler avec un éditeur qui nous évite d’être en permanence en veille concurrentielle sur tout ce qui se fait puisque icanopée est souvent en avance de phase dans le domaine.

Quelle est la prochaine étape aujourd’hui pour l’ADMR ? Avez-vous déjà certaines deadlines ?

Gabrielle Aussel : Notre Schéma Directeur National est bien précis et nous allons bientôt amorcer la phase de développement.

Véronique Morel : La première date annoncée pour la mise en place de l’INS est janvier 2021 mais pour le secteur du médico-social, nous sommes plutôt sur une échéance à 2022. Ce qui nous laisse un peu de temps pour la mise en place. Aujourd’hui nous avons les grandes phases actées et nous devons nous concentrer sur notre capacité interne à intégrer les développements et affiner ainsi la roadmap de mise en œuvre de l’INS. Nous visons un déploiement sur le deuxième trimestre 2021. Cela signifie que les personnels de santé au sein des associations auront également été informés et formés sur les évolutions, ce qui représente environ 90 associations. 

Quel type d’attentes supplémentaires pourriez-vous avoir vis-à-vis du système que vous êtes en train de mettre en place ?

Véronique Morel : Peut-être serait-il nécessaire de prendre le virage pour les ESMS spécifiquement. Aujourd’hui les évolutions sont extrêmement ciblées sur les libéraux et les hospitaliers mais toute la complexité du médico-social est de savoir jusqu’où l’on va et jusqu’où l’on ouvre des données moins cryptées, moins difficiles d’accès par exemple au niveau du DMP. Lorsqu’on observe la roadmap numérique 2022, on voit bien qu’il y aura de nouveaux acteurs et nous aurons sans doute besoin d’être aidés dans la mesure où nous allons travailler avec eux.

EN CHIFFRES

L’ADMR fonctionne avec :

  • Une Union nationale
  • 92 fédérations
  • 2700 associations locales
  • 96000 bénévoles
  • 94400 salariés
  • La Partie santé utilisant le même système d’information et qui représente 31 fédérations, 87 services de soins infirmiers à domicile (SIAD) et une vingtaine d’équipes spécialisées Alzheimer (ESA).
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