Pour le Dr André Perrault, médecin généraliste à Cadours (31), travailler avec le logiciel efficience d’icanopée, « c’est que du bonheur ! » En revanche il attend avec impatience la convergence informatique qui lui permettra de ne plus avoir à pratiquer de double saisie entre le DMP et son dossier patient.
En quoi le logiciel efficience d’icanopée vous est-il utile dans l’exercice de votre métier ?
« J’utilise efficience pour consulter toutes les lettres des spécialistes, tous les comptes-rendus d’hospitalisation etc. Aujourd’hui c’est un confort absolu parce que je me suis efforcé pendant 3 ans de créer des DMP, avec ma secrétaire, et cela a payé ! C’était une vraie galère au départ alors que là, tout le monde l’a et, grâce à efficience, c’est fabuleux ! Si je ne trouve pas un DMP patient, c’est généralement parce qu’il n’a pas encore été créé, notamment dans les trois départements limitrophes où Mon Espace Santé n’est pas forcément déjà déployé.
Tous les matins, j’arrive à 6h, c’est pour alimenter mes DMP. Je le fais parfois de chez moi en regardant les e-mails de ma messagerie sécurisée et je rentre dans mon fichier patient mais je ne me balade pas avec mon lecteur CPS à la maison donc là, j’attends avec impatience la mise en place de la eCPS.
Efficience me permet également d’anticiper sur mon double rangement. Depuis cette année, je fais aussi mes synthèses. Je suis actuellement en train de changer de logiciel patient mais je suis très satisfait d’efficience pour tout ce qui concerne le DMP. Le logiciel s’est bien étoffé récemment avec la nouvelle interface et j’apprécie que l’on puisse désormais sérier les demandes et les recherches. C’est assez intéressant pour gérer les comptes-rendus hospitaliers et les consultations.
Bien sûr c’est un peu de travail en plus mais quel confort et quelle sécurité pour le patient ! C’est quand même ce qui compte au final, non ? Moi quand j’envoie un message à un anesthésiste, je peux juste mentionner « voir DMP du patient », c’est indéniablement un sacré progrès !
C’est également très sécuritaire, car si je sais que je peux faire référence à une base d’informations, cela évite de faire une bêtise dans le diagnostic et le traitement.
Concernant les critiques que l’on entend sur la confidentialité des données de santé, j’ai du mal à entendre ce discours. Certaines personnes ont peur qu’on ait accès à toutes leurs données. Mais quand je vais sur Ameli pro, je peux déjà connaître tous leurs antécédents avec l’historique des remboursements, les examens, les radios etc. Je trouve aussi rassurant sur le plan sécuritaire que ces données soient hébergées dans des data centers en France. »
Comment travaillez-vous avec le DMP et quelle expérience en avez-vous ?
« Si j’ai un DMP alimenté, je n’ai même plus besoin de logiciel patient. Seul un outil bureautique suffirait. Actuellement, je dois effectuer une double manipulation, c’est-à-dire que je remplis le DMP puis le dossier patient. Ce dont je rêve, c’est que le DMP soit bien alimenté et que je n’aie même plus à me servir de mon logiciel patient, si ce n’est pour éditer une ordonnance.
Il y a quelques jours, un patient est venu me voir après être passé par les urgences le dimanche. Il est arrivé sans son compte rendu et m’a à peine raconté ce qu’on lui a fait aux urgences. Je me suis dit que c’était peut-être dans son DMP. Je suis allé voir et, coup de bol, j’ai pu ainsi récupérer le compte rendu des urgences. Et puisque tout le monde (ou presque) a son DMP maintenant, mon rêve c’est qu’il existe une sorte de fichier central des données de santé du patient et que ce soit suffisant. Si je peux rentrer la synthèse du patient sur le DMP, je n’ai plus besoin du logiciel patient en parallèle. Bien sûr, à condition que tout le monde joue le jeu, surtout en établissement.
Avec le nouveau dispositif Mon Espace Santé, ça vient ! J’en ai parlé à l’ARS lors d’un récent webinaire. J’ai bien soulevé également le problème de visibilité pour les secrétaires, et c’est aussi valable pour l’hôpital. Parfois, sur le DMP, on ne trouve que la date et le nom d’un médecin, sans même mention de sa spécialité. Même si je fais passer ma souris sur le nom du confrère, je n’ai pas plus de renseignements. C’est tout de même dommage ! Je suis obligé d’ouvrir tous les courriers… mais vous imaginez dans 10 ans, si on doit ouvrir tous les courriers pour un patient ? C’est juste impensable. Il faut absolument faire converger Mon Espace Santé (le DMP) avec le fichier patient, sinon c’est l’ensemble qui va capoter ! »
Notez-vous une différence avec l’usage de Mon Espace Santé du côté des patients ?
« Non parce que, même en étant expérimentateur depuis septembre, je constate que peu de gens ont ouvert Mon Espace Santé. Pour ceux qui l’ont fait, j’envoie un mail, puis on peut communiquer. Mais pour l’instant, sur précisément 577 DMP ouverts et alimentés, j’ai 20 messageries sécurisées en fonctionnement. Et ceux qui l’ont, ce sont en général des quadragénaires de niveau ingénieur. Ces gens-là sont rôdés à internet, il est plus facile de créer des liens et ça fonctionne très bien, sans échanger sur la boite e-mail habituelle. »
Karine Delpy : le statut de secrétaire (carte CPE) est trop limitant dans le DMP !
Employée sur deux cabinets médicaux dont celui du Dr Perrault, Karine Delpy travaille avec cinq médecins en tout.
« Quand le Dr Perrault m’a proposé de travailler avec icanopée, on a mis en place le logiciel mais comme je ne suis pas médecin, je n’ai qu’une carte CPE. Je créais des DMP mais j’essayais en vain de les remplir. C’est une question d’habilitation. Je dois dire que l’assistance technique d’icanopée, très efficace, m’a beaucoup aidée. Aujourd’hui j’ouvre plus facilement les dossiers médicaux et je les nourris mieux. Mais autant je comprends qu’en tant qu’auxiliaire je n’aie pas accès au dossier médical du patient autant j’estime que quand je travaille avec un médecin, je devrais avoir la possibilité de disposer de la liste des courriers, ce qui m’éviterait de mettre trois fois le même ! Je sais que ce n’est pas du fait d’icanopée mais c’est, à mon sens, une amélioration à apporter au DMP en lui-même. Le médecin, quant à lui, ne peut pas non plus supprimer un courrier déjà entré par la secrétaire. On empile des documents, ce qui constitue une perte de temps et d’énergie. Je suis quand même la secrétaire du médecin ! Ma CPE devrait pouvoir me permettre un peu plus d’actions car si on veut que cela fonctionne bien, il faut pouvoir soulager la charge de travail du docteur. Même remarque avec l’hôpital : trois secrétaires différentes et hop… trois courriers différents ! Encore une perte de temps… J’aimerais que cela soit pris en compte par la CNAM car cela m’empêche de travailler sereinement.
Sinon, travailler avec efficience me plaît beaucoup, à la fois comme confort de travail mais surtout par rapport au patient pour lequel c’est très pratique aussi. Je scanne moins de documents mais pour l’instant, en termes de gain de temps, on peut encore progresser. Si on ne nous ouvre pas davantage les fonctionnalités du DMP, alors, nous secrétaires, ne gagnerons pas temps. »